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30 mars 2009

Chef-d’œuvre oublié de Tchaïkovski : Les saisons, Op.37a

Au moment d’un parcours d’une discographie sélective de Tchaïkovski, nous sommes presque obligés de rencontrer dans la liste des noms comme : Le lac des cygnes, Op. 20, La belle au bois dormant, Op. 66, Symphonie No. 6 en si mineur « Pathétique », Op. 74, Ouverture 1812, Op. 49, le fameux Concerto pour piano No. 1 en si bémol mineur, Op. 23, ou encore Casse-noisette, Op. 71, une belle initiation à la musique classique pour enfants. A part des pianistes amateurs qui ont passé des bons moments à s’entraîner avec ces douze morceaux délicats et précieux, relativement moins exigeants en techniques, mais musicalement très riches, Les saisons, Op. 37a échappent malheureusement à l’attention de la plupart des mélomanes.

Quelques mois plus tôt, j’ai eu l’occasion de demander à un jeune pianiste de mon âge, et de ma ville natale s’il avait déjà travaillé Les saisons, Op. 37a en espérant de partager nos sentiments par rapport à l’œuvre, le jeune homme ambitieux, qui avait gagné le premier prix à l’Eastman Young Artists International Piano Competition aux États-Unis avec le diabolique Concerto No. 3 en ré mineur de Rachmaninov en final, m’a répondu tout simplement : « Je les ai joués déjà en troisième année de l’école primaire. » A ce moment-là, ou même aujourd’hui, je n’arrête pas de me questionner sur cette réponse ambiguë : puis je l’interpréter comme la confiance d’un jeune talent qui est impatient de démarrer une carrière professionnelle, ou plutôt l’ignorance envers la musique d’un jeune ambitieux soumis à la virtuosité ?

Composées entre 1875 et 1876 à la demande de l’éditeur du Nouvelliste, un magazine musical mensuel, ces douze pièces sont destinées à décrire les paysages ou les événements typiques de chaque mois dans l’année. Peu importe rythmique ou lyrique, un thème d’un caractère typiquement russe n’est jamais absent dans aucune des douze pièces, dont la haute musicalité exige une justesse de phrasé, une intelligence stylistique et une compréhension non-superficielle de l’œuvre, voici l’une des raisons pour lesquelles Les saisons, Op. 37a font partie des programmes imposés au prestigieux Concours international de piano Tchaïkovski. A l’âge de trente-six ans, Tchaïkovski, au sommet de son enthousiasme, inspiration et désir, composa déjà 3 symphonies, le Concerto pour piano No. 1 en si bémol mineur, Op. 23 et Le lac des cygnes, Op. 20, il préparait ses futures créations, notamment la Symphonie No. 4 en fa mineur, Op. 36 et l’opéra Eugène Onéguine, Op. 24, Les saisons, Op. 37a sont ainsi une œuvre d’une grande maturité. Cette musique possède une sensibilité et une mélancolie séduisantes, issues de l’âme vulnérable du compositeur. En tant qu’un homme fragile confronté à son désir homosexuel, Tchaïkovski, tout comme Camille Saint-Saëns, arrive toujours à créer des mélodies d’une esthétique ineffable et d’une solitude particulière, malgré tout, la franchise de la musique de Tchaïkovski est radicalement opposée à la somptuosité et la séduction inconstante de celle de Saint-Saëns.

Parmi les douze morceaux, en dehors des deux plus célèbres, Juin – Barcarolle et Novembre – Troïka, je suis totalement sous le charme du premier, et du cinquième, où les sens sont adoucis par l’hallucination Au coin du feu et où j’entends chanter le zéphire dans Les nuits de mai. Pour ceux qui n’ont pas encore connu ce bonheur, la première écoute leur est vivement conseillée.


Nimbus Records, Tchaïkovski: Les saisons, Op. 37a, Peter Nikolayev, piano

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Download:   1. Janvier: Au coin du feu  (6.10)

                                5. Mai: Les nuits de mai     (4.47)


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Commentaires
P
JADORE!!! J'ai découvert la musique classique grace à cet album.. <br /> <br /> D'autres titres du même genre?
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